Elle connaît les couloirs des lycées aussi bien que ceux de Dauphine. Françoise n’est pas seulement un relais : elle est une passerelle entre les lycées partenaires et l’université. Depuis plus de dix ans, elle incarne le lien discret mais essentiel du programme Égalité des Chances, porté par la Fondation Dauphine.

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"Sans la Fondation, on ne pourrait tout simplement pas faire ce qu’on fait."

D’entrée de jeu, Françoise rappelle ce que beaucoup oublient : les actions du programme Égalité des Chances reposent sur un soutien financier. Derrière chaque visite à Dauphine, chaque cours de renforcement, chaque journée d'immersion, il y a des donateurs de la Fodnation, dont la générosité est indispensable pour le bon fonctionnement du programme.

Professeure de mathématiques pendant 40 ans, dont 34 au lycée Jean Jaurès de Montreuil, Françoise a vu naître le programme dès ses balbutiements. En 2011, alors qu’elle s’apprête à prendre sa retraite, elle devient officiellement le lien entre les établissements partenaires et Dauphine. Un rôle fait pour elle : "Le contact, les échanges avec les enseignants sont simples, immédiats; j'ai fait ce qu'ils font, ce sont mes pairs".

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Ce que Françoise construit, ce sont des ponts. Pas en théorie, pas sur le papier, mais dans les têtes. Dans le regard de ces lycéens qui n’avaient jamais entendu parler de Dauphine, et encore moins imaginé y postuler. "Ce programme leur apprend à détruire les barrières qu’ils s’étaient mises eux-mêmes", raconte-t-elle. L’autocensure est un fléau silencieux, que le programme s’attache à combattre.

Lors des journées de découverte, la magie opère souvent. Elle évoque le souvenir d’une élève venue de Calais, pas convaincue, un peu curieuse. "Dans le train du retour, elle s’est jetée sur son référent en lui disant : Je postule ce soir ; c'était le dernier jour avant la fermeture de parcoursup ! Elle est aujourd’hui en Master 2." Françoise sourit : "Ce jour-là a été un point de bascule."

L’humain au cœur du programme

Elle accompagne les élèves, mais surtout les enseignants. "Ce programme repose sur eux. Si les profs des lycées n’y croient plus, tout s’effondre." 

Elle joue également un rôle clé dans la préparation pédagogique. Les enseignants des lycées ont accès à des contenus adaptés aux exigences de Dauphine : sujets de partiels, feuilles de route, méthodes du supérieur. "En maths, ils ont même les sujets de contrôle continu et les polys. Tout ce qu’il faut pour que les élèves ne tombent pas de l’armoire en arrivant ici."

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Le rôle clé de la Fondation

Françoise le dit sans détour : "tout cela existe grâce à la Fondation." C’est elle qui finance les cours de renforcement, les stages, les visites à Dauphine, les accompagnements. "On le dit aux enseignants, on le dit aux élèves : ce sont les dons qui rendent cela possible." Et elle ajoute : "Sans cet argent, on ne pourrait que leur dire : 'Dauphine, c’est bien.' Mais on ne pourrait rien leur proposer concrètement."

"Si tu veux, tu peux."

C’est le mantra de Françoise, repris d’un alumni. "Quand je vois un élève qui bosse, je lui dis : tu veux, tu peux. Moi aussi, je viens d’un milieu modeste, il n’y avait pas de livres chez moi. C’est l’école qui m’a tout donné." Aujourd’hui, elle rend à l’école ce qu’elle lui a offert.

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