Découvrez le parcours Mounia, de ses études à l'Université Paris Dauphine-PSL à la création de sa start-up : INKEE. Une histoire d'observation, d'innovation et de persévérance dans l'entrepreneuriat durable.

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Parcours académique et découvertes entrepreneuriales

Mounia Krib est une professionnelle accomplie avec un parcours académique et entrepreneurial inspirant. Depuis son entrée à l'Université Paris Dauphine-PSL en 2013, elle a cumulé près de dix ans d'expérience dans des domaines variés et spécialisés.

Il y 10 ans de cela Mounia rejoignait l’Université Paris Dauphine-PSL. Après avoir complété une licence de gestion, incluant une troisième année d'échange à l'Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) dans le cadre d'un double diplôme avec l’Université Paris Dauphine-PSL, puis réalisé une mission de service civique en microfinance au Panama, dans le cadre de son année de césure, Mounia a poursuivi ses études avec un master 2 en entrepreneuriat et projets innovants (master 264) toujours à l'Université Paris Dauphine-PSL. 

Mounia découvre l'entrepreneuriat en 3e année, pendant son séjour d'échange à Montréal, ville où elle a vécu un an. Là-bas, elle pousse la porte d'une série de conférences sur l'entrepreneuriat, organisées par le Centre d’Entrepreneuriat de l’ESG UQAM.

Ce parcours académique riche en expériences internationales et en gestion de projets l'a conduite à fonder Inkee, une entreprise innovante spécialisée dans le recyclage du marc de café pour le développement d’encres biosourcées à destination de l’industrie de l’impression. Par son initiative, Mounia démontre un engagement fort pour l'innovation durable et l'entrepreneuriat responsable.

Les prémisses d’Inkee : de l'idée à la réalisation

“Un jour, alors que j'étais dans un café près de la fac, révisant les partiels, le barista jetait du marc de café à la poubelle en grande quantité à l’heure de pointe. Cela faisait beaucoup de bruit. Je me suis dit : que pourrait-on en faire ? C’est pigmenté, cela tâche…pourquoi pas des encres ?”

Cette observation anodine déclenche une idée révolutionnaire : transformer ce déchet en encre. Elle affine son concept à travers des séries de pitchs afin de tester l’idée auprès du public et en 2020, elle se consacre pleinement à son entreprise, Inkee.

Depuis lors, Mounia a investi trois années entières dans le développement d’Inkee. À travers son parcours, elle illustre l'essence même de l'entrepreneuriat : l'observation attentive du quotidien, l'éclosion d'une idée novatrice et la détermination à la concrétiser malgré les défis.

Actuellement, l’entreprise Inkee développe plusieurs types d'encre pour des applications principalement industrielles. L’entreprise envisage de s’adresser à une clientèle B2B, comme les imprimeurs, en France mais aussi en Amérique du Nord où des opportunités ont émergées. La commercialisation est prévue pour 2025. En attendant, l'accent est mis sur l’activité de R&D, les tests avec des clients potentiels, et les ajustements nécessaires pour une mise sur le marché réussie.

Les activités artistiques représentent également un débouché intéressant pour Inkee. Des artistes ont déjà testé ces encres et ont exprimé leur intérêt pour cette solution, cherchant souvent des alternatives écologiques qu'ils peinent à trouver. Ces artistes, souvent engagés dans des causes environnementales et sociales, recherchent des matières premières en accord avec leurs valeurs. Mounia est ravie de répondre à ce besoin et de promouvoir des valeurs d'économie circulaire.

“J'étais très heureuse de constater que je pouvais répondre à ce besoin. Il est très important de garder ces valeurs d'économie circulaire. Pour moi, il est évident que c'est ainsi que nous devons concevoir les produits dans nos sociétés. Il y a déjà tout autour de nous des matières premières qui existent, et pendant longtemps, nous les avons considérées à tort comme des déchets, comme si elles ne valaient rien. Mais si nous leur donnons une chance, avec un peu d’ingéniosité, on se rend compte qu'il y a de très belles choses à faire.”

Entre business, chimie et complexité juridique, les défis d'un parcours entrepreneurial aux multiples facettes

Mounia a surmonté une série de défis tout au long de son parcours entrepreneurial. Au départ, concilier son bagage professionnel centré sur le commerce avec les exigences techniques de son projet, notamment en chimie, a représenté un défi majeur. Pour y faire face, elle a su bâtir un réseau solide autour de son initiative, s'entourant de mentors de confiance tels qu'Anne Boutin et Laurence Grimaud du département de Chimie de l’Ecole Normale Supérieure de Paris. Leur soutien précieux a été déterminant pour son succès. Découvrez ici leur témoigagne : https://www.youtube.com/watch?v=uFnOoxcbvB0

Ensuite, elle a dû naviguer dans des terrains juridiques complexes, inhérents aux projets innovants comme Inkee, exigeant des connaissances approfondies en recherche et développement ainsi qu'en propriété intellectuelle.

Malgré ces obstacles, Mounia a trouvé des solutions et a persévéré. Son adhésion au programme Alumni de l'incubateur à Dauphine a été décisive, renforçant son lien avec l'université et lui offrant des ressources essentielles pour faire avancer son projet.

 

Le programme Alumni de l'incubateur, un tremplin pour les entrepreneurs

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Mounia a bénéficié de manière significative du programme de l'incubateur à Dauphine, ce qui était une évidence pour elle en raison de son attachement personnel à l'université.

“C'était une évidence pour moi. Le programme était parfait, et j’étais heureuse à l’idée de revenir à Dauphine. Le programme Alumni m’a séduite car il offrait notamment, un accès au réseau Dauphinois et un accès facilité au financement dont j'ai pu bénéficier. À ce moment-là, c'était crucial car j'avais besoin de fonds pour passer à une autre étape du projet. J'ai aussi retrouvé l'atmosphère de Dauphine à l'incubateur, une équipe formidable avec beaucoup de soutien et de bienveillance. Je me sens en confiance, je me sens bien ici.”

L'incubateur lui a permis de développer son entreprise dans des conditions optimales, avec accès à des bureaux et auprès d'une communauté d'entrepreneurs solidaires. Sur le plan technique, l'incubateur a facilité l'accès aux financements dont l'obtention de la subvention Fond Parisien pour l’Innovation de 30 000 € ainsi que la subvention French Tech Tremplin de 22 900 € et lui a transmis des informations précieuses, comme le Congrès Leadership au Féminin à Québec, qui a été une excellente opportunité de réseau et d'apprentissage. Le programme de l'incubateur a été un véritable tremplin pour Mounia, lui offrant à la fois un environnement de soutien humain et des ressources techniques indispensables pour le développement de son entreprise.

 

Inkee élargit ses horizons vers l'international

Soutenue par la Fondation Dauphine et l’Incubateur Mounia a été sélectionnée pour le congrès leadership au féminin organisé par l'Office Franco-Québécois pour la jeunesse (OFQJ) qui s’est déroulé au Québec du 22 au 26 avril 2024. A cette occasion elle a eu l'opportunité de rencontrer 24 autres femmes entrepreneures, d'explorer l'écosystème entrepreneurial de Québec et de participer à des conférences enrichissantes sur des sujets tels que l’EDI (éthique, diversité, inclusion) au travail et la parité. Cette expérience lui a permis de réfléchir à ce qu'elle pourrait transposer comme concepts en France depuis le Canada et vice versa. Mounia a été particulièrement marquée par l'ambiance inclusive du congrès, où la diversité était célébrée et incarnée. De plus, les échanges avec les entités comme les CCI et les Jeunes Chambres du Commerce de la région ainsi que les retours d’expériences des autres participantes ont renforcé sa motivation et ont ouvert des portes pour de potentielles collaborations sur place.

La deuxième semaine a été principalement dédiée aux rencontres avec son partenaire de recherche et d'autres partenaires potentiels, offrant ainsi un large éventail d'opportunités à explorer pour affiner la stratégie de développement d’Inkee. 

Ces expériences lui ont fait réaliser l'importance des opportunités d'affaires en Amérique du Nord pour son projet, et elle souhaite explorer ces perspectives.

 “La vision de l’entrepreneuriat et du leadership au Canada est assez différente de celle de la France. Pour moi, ces visions ne sont pas contradictoires, mais plutôt complémentaires. C'est différent, mais cela va de pair, en harmonie avec ma vision.”

 

Ses recommandations pour les jeunes entrepreneurs

Mounia encourage à l'audace, à la confiance en soi et à la flexibilité dans les approches entrepreneuriales pour les jeunes entrepreneurs.

Elle insiste sur le fait qu’il ne faut pas s’autolimiter, créer ses propres barrières. Elle encourage à « entreprendre même dans un domaine inconnu" et "oser contacter les personnes qui peuvent nous aider »  Elle souligne également qu’il est possible d’entreprendre à tout âge et qu’il peut être intéressant de profiter de la fougue de la jeunesse et recommande de "se lancer dans l'entrepreneuriat dès la fin des études, voire pendant celles-ci, sans attendre d'avoir de l'expérience."

Mounia souligne le fait qu'il existe de nombreuses façons de collaborer sur un projet, que ce soit en ayant des associés, en recrutant ou en sous-traitant, et que "les étudiants qui souhaitent entreprendre ne devraient pas se sentir obligés de trouver des associés pour se lancer." Elle incite à saisir les opportunités qui se présentent, mais rappelle qu'il est tout à fait possible “d'entreprendre en solo si nécessaire."

"Le temps est compté. Autant s'amuser, créer, faire ce qu'on a envie de faire. On ne risque vraiment pas grand-chose quand on prend du recul. Souvent, on a peur, on vit des moments difficiles où le doute l’emporte cependant il y a une question que je me répète souvent et qui est devenue un automatisme : qu'est-ce que je risque ?

 

En savoir plus : 

10 février 2021 - Linkedin "Femmes de Science : Mounia Krib" https://www.linkedin.com/pulse/femmes-de-science-mounia-krib-psl-pepite/